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Magnifique documentaire métant en avant les premières preuves d’un comportement d’automédication chez le chimpanzé.
Depuis près d’un siècle, la recherche nous a ouvert les yeux sur certaines facultés étonnantes des animaux .
Nous savons désormais qu’ils utilisent des outils, ont une mémoire des événements, connaissent la ruse ou l’empathie, les émotions, et même le rire. Plus étonnants encore ils rivalisent avec une de nos pratiques les plus sophistiquées, la médecine.
Exposés à des maladies ou souffrant de douleurs gênantes, les animaux se servent dans la nature comme dans une armoire à pharmacie, ils se soignent .
Il y a seulement 25 ans que les premières preuves d’un comportement d’automédication chez un animal en l’occurrence le chimpanzé, ont été apportées
“Depuis, ce champ de recherches ne cesse de révéler des cas plus surprenants les uns que les autres . Les animaux mettent en place de nombreuses parades préventives pour éviter de tomber malades”
“Lorsqu’ils sont atteints, ils peuvent aussi suivre des traitements thérapeutiques, et tout ça sans aucun diplôme, ni ordonnance.”
“Alors où commence l’humanité ou finit l’animalité”
“Et si la médecine trouvait ses racines loin, dans l’évolution animale. Et si on pouvait encore découvrir de nouveaux remèdes en nous inspirant des connaissances de certaines espèces, ces questions, Michael Huffman fut le premier à se les poser car il est l’homme par qui tout a été révélé.”
Les Travaux de Michael Huffman
Le primatologue Michael Huffman travaille depuis des années sur le sujet. Il raconte comment il a découvert que les chimpanzés pouvaient soigner leurs maladies en utilisant les plantes médicinales.
En Tanzanie, où vit la plus grande colonie de chimpanzés du monde. Il a réussi à démontrer comment les grands singes éliminaient des parasites intestinaux en suçant le jus de la Vernonia amygdalina, une plante très amère, dont ils recrachent soigneusement les fibres.
Puis il commente d’autres cas très surprenants : Des oiseaux qui désinfectent leur nid en le garnissant de plantes aromatiques aux vertus répulsives. Un rongeur qui enduit son pelage d’une sève toxique agissant comme un poison. Chez ses prédateurs, des éléphants qui posent des emplâtres de boue sur leurs blessures…En Afrique, les perroquets viennent picorer l’argile des termitières, aux vertus antibiotiques, et qu’ils utilisent comme une sorte de pansement gastrique.
Avant les travaux de Michael la science n’avait jamais eu conscience des origines animales de la médecine par les plantes.
Principes actifs de Vernonia amygdalina
Des recherches récentes montrent que la Vernonia Amygdalina possède bel et bien un puissant effet contre le paludisme. Il pourrait permettre de neutraliser certaines résistances développées par les parasites et de déboucher sur de nouvelles approches thérapeutiques peu couteuses .
La plante amère pourrait être utilisée pour combatre le cancer
Pour Bruno David Phytopharmacologue spécialiste de la chimie des plantes et de la recherche sur substances naturelles, Les travaux de Michael Huffman sur la Vernonia ont été déterminants:
“Les molécules de la Vernonia, la Vernonia line peuvent effectivement présenter un intérêt sur des cellules de parasites, notamment du paludisme. Entre le paludisme et le cancer il y a une très grande parenté. Les cellules cancéreuses se comportent un peu comme un parasite externe.”
“On a souvent des molécules qui sont actives en oncologie et actives en parasitologie notamment dans le domaine du paludisme. Ce qui a été démontré jusqu’à présent c’est l’activité de la Vernonia line sur des cultures cette cellule tumorale en l’occurrence des cellules de cancers du sein, mais, pour faire un médicament il faut de nombreuses années, de nombreuses étapes … “
Animaux médecins- Réalisation:Jacques Mitsch – France ARTE F
Une perspective fascinante
En étudiant la pharmacopée végétale qu’ils utilisent, la zoo-pharmacologie pourrait bien aider à découvrir des substances efficaces pour traiter certaines maladies touchants aussi les humains .